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Une Fable inédite

Foie Gras

Il était une fois…

Il faisait un temps de moisson.
Trop chaud, et juste bon
à s’inventer une religion bourrée de rites
en forme de jeux et jets d’eau,
d’ablutions, de dodos calins
et de viandes grillées sur les charbons divins
produits par l’encens combiné au jasmin.

C’est à découvrir — si on s’y prend bien —,
dans la lecture bien menée
en sautant rituellement trois pages sur cinq, de ces saintes écritures qui rappellent
aux mortels comment il est bien séant
lorsqu’il faut tuer les êtres vivants
que nous mangeons
surtout qu’il soit nullement question
de leur éviter la souffrance
mais au contraire de leur bien faire voir venir
le temps de rencontrer leur créateur
Ce à quoi, grâce aux humains,
à un tigre, à un chat un peu joueur, etc…
La victime expiatoire et docile
pourra passer sur le gril
en agaçant les papilles du voisinage
jusqu’au domicile de Brigitte Bardot.
Or ministres et préfets du Monde Entier,
après avoir déclaré à l’ONU
que toute religion méritait le respect,
partirent dans un camp de vacances
Situé dans une forêt baroque
logée — à peu près —
entre Casamance et Orénoque.

Ici la religion demandait
pour faire acte de foi
de se nourrir
l’âme et le corps
de foie gras de notables :
principalement ministres, préfets ou chefs de Gouvernement.

Par de bons actes prosélytes,
cette religion gagna toutes les nations
où, bientôt on installa des élevages
de notables et d’élites remarquables.
Il y eut des « foires » internationales
que l’on continua d’appeler « congrès »,
et des lieux de cultes
appelés abattoirs.

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